La souffrance au travail et la DP

Publié le par Michel BORG

Bobigny le 10 mai 2010

 

Au nom de la lutte contre la souffrance au travail le directeur général des services du Département a dans un courrier aux agents de la direction du personnel informé les personnels de sa volonté de réorganiser la Direction du personnel.

Pour SUD la souffrance au travail à la Direction du personnel et dans d’autres directions du département est un sujet suffisamment sérieux pour que cela ne soit pas un prétexte. Il y a  matière à s'interroger: pourquoi dans le même temps cette direction générale a-t’elle couvert et refusé de suspendre des cadres de cette direction qui ont caché au CHS deux tentatives de suicide alors que les textes relatifs au fonctionnement de cet organisme prévoient explicitement que celui-ci soit saisit de ces incidents ?

 

 

Pourquoi cette même direction générale laisse t’elle « pourrir » la situation du pôle prévention de la DP ? Alors que tous les membres du CHS saluent unanimement la qualité du travail mené, malgré un manque de moyens dénoncé par les élus SUD au CTP. la principale responsable de ce pôle vient de quitter son poste et n’est pas remplacée !

 

En procédant ainsi, la direction générale et l’exécutif départemental cherchent à désigner un bouc émissaire pour masquer leurs responsabilités, pour notre part nous dénonçons depuis de nombreux mois les comportements irresponsables de certains cadres qui sont sous la responsabilité directe du DG. Ce sont ces mêmes cadres qui très servilement et sans état d’âme pour le personnel de la DP et du Département préparent depuis de nombreuses semaines la mise en œuvre de la politique « managériale » chère au DG qui a pour nom performance, (Rapport Annuel de Performance), la suppression de la notation, pas pour mieux mettre en œuvre le statut mais pour obliger les agents à travailler plus avec moins de moyens ce qui ne manquera pas de réduire le service public aux usagers.

 

Que cachent l’exécutif et la DG dans ce jeu de dupes ?

Interrogé, le Directeur général n’a pas caché qu’il était favorable à la déconcentration de la fonction « personnel » révélant ainsi le véritable enjeu de la réforme ! La généralisation de la création de service du personnel par direction (on se souvient de la tentative qui n’a pu être menée à son terme du fait de notre action à la Direction de l'Éducation). Avec cette réforme, c’en est fini d’une application uniforme du statut à l’ensemble des agents du Département, de l’égalité de traitement quelque soit votre cadre d’emploi, direction et service. C’est la porte ouverte aux petits arrangements entre amis et gare à vous si vous déplaisez au chef ! C’est la politique du personnel au service de la performance et de la servilité, c’est la fin programmée d’une politique du personnel dont le statut de la fonction publique devrait «être le fil conducteur ».

 

C’est la volonté affichée aujourd’hui de développer une politique « managériale » copiée sur le privé et le remplacement de la DP par une direction des ressources humaines

 

(voir au verso quelques éléments de ce qui s'est passé au CTP du 6 mai 2010)

Ainsi alors qu'au nom de la restriction des moyens, les contractuels en renfort sont licenciés, un « coach interne » grassement rémunéré fait le tour des services vantant ses prouesses au service de Total pour « vendre » sa politique en faveur de l’environnement, pour formater les cadres aux méthodes de la Direction générale, mais rien pour favoriser une politique d’encadrement respectueuse du statut et des personnels au quotidien.

 

Dans le même ordre d’idée, on constate qu’il ne manque pas de moyens pour procéder aux recrutements de contractuels sur des CDD de 3 ans avec des salaires peu habituels au sein du Département pour les directions nouvellement créées : DSO, DEE, DAI. Ce sont ces fervents « manageurs » qui vont apprécier nos performances dans le cadre de la LOLF (projet d’administration), pour mémoire cette même LOLF a servi à Nicolas Sarkozy pour mettre en œuvre la Revue générale des Politiques Publiques (RGPP) et le non-renouvellement de 1 fonctionnaire sur 2 partants à la retraite.

 

 

Le syndicat SUD appelle l’ensemble des personnels du Département à signer la pétition intersyndicale SUD, FSU et CGT pour s’opposer à la déconcentration et à la casse de la direction du personnel. Le statut doit rester la seule logique de la gestion des personnels au Département. Cette pétition n’a pas vocation à sauver ceux que la DG veut faire passer pour des boucs émissaires et qui en leur temps, ont sut se montrer impitoyables avec les personnels !

 

Quelques éléments du CTP du 6 mai 2010:

L'examen du tableau des emplois a été particulièrement intéressant. On découvre que des promotions sont prévues de manière inéquitable, sans réelle transparence:

 

1.                     Ainsi concernant le passage au cadre d'emploi d'administrateur territorial (le plus haut grade de la filière administrative), il est proposé que 4 chefs de service soient nommés, lorsque nous faisons part de notre étonnement en constatant que d'autres chefs de service qui ne sont pas promus ont plus d'ancienneté, qu’ils sont cadres A depuis plus longtemps etc... en d'autres termes remplissent toutes les conditions et sont sur la liste en meilleures places.  La réponse de l'employeur est limpide: « ceux qui sont promus remplissent des fonctions particulièrement importantes, avec grand professionnalisme ... », cela signifie donc que les autres chefs de service sont des tout petits chefs de service, qui font un travail moins important et sans doute le font moins bien, comment penser autrement ?

Voilà ce que la casse du statut peut donner: un choix clientéliste !

 

 

2.                     Alors que dans la plupart des collectivités une logique de filière est respectée au CG 93 l’employeur transforme un emploi d'EJE en emploi d'attaché sur des fonctions de directrice de crèche. Tous les cadres B ne deviennent pas attachés : les rédacteurs ont vocation à être promus attachés, les assistants sociaux sont nommés CSE (le cadre A de leur filière), les techniciens passent ingénieurs. Si cette nouvelle forme de promotion devient la règle il faudrait établir la liste de tous les collègues qui pourraient être nommés attachés, entre une EJE (catégorie B) directrice de crèche et une puéricultrice cadre de santé (directrice de PMI ou de crèche) qui est bloquée à un indice de 200 points en dessous de la grille d'attaché, qui doit être promue en premier ? Un technicien peut, lui aussi, demander à être promu attaché car il y a un quota plus favorable que pour le cadre d'emploi d'ingénieur ! Nous constatons encore une fois qu'il y a les salariés pour lesquels l'employeur transforme les grades sans qu'ils changent de fonctions et les autres qui galèrent et doivent postuler sur les fonctions qui légitimement correspondent au grade auquel ils peuvent prétendre !

 

 

C'est bien pour ces raisons que nous voulons un vrai travail sur les critères de promotions, nous voulons une « pré-CAP locale », nous voulons la transparence et l'équité.

 

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